mardi 18 décembre 2007

exercices impératifs !!!

faites les sérieusement ; je vous en proposerai régulièrement allez courage !ç

http://babelnet.sbg.ac.at/canalreve/dessins/exercices/exercices.htm

Erasme-complèments pour lire le texte

Polyphème : dans la mythologie grecque, Polyphème est un cyclope, fils de Poséidon ; son nom signifie qui parle beaucoup
Saint Christophe : Avant d'être chrétien, saint Christophe se nommait Offerus. C'était une espèce de géant. Il avait un gros corps, de gros membres, et une grande figure où respirait la bonté. Quand il fut à l'âge de raison, il se mit à voyager en disant qu'il voulait servir le plus grand roi du monde. C´est le saint patron de ceux qui voyagent ex : les taxis.
Saint Barbe : Chrétienne, elle a été condamnée à mort et celui qui l'a tuée est mort frappé par la foudre. Les catholiques prient donc sainte Barbe pour se protéger de la foudre, mais elle est aussi la patronne des architectes, des géologues, des pompiers, des mineurs, des artilleurs, des sapeurs, des canonniers, métallurgistes et autres corporations liées au feu, dont les pétroliers militaires.
Saint Hippolyte : le plus important théologien du IIIe siècle dans l'Eglise romaine
Saint Georges : martyr chrétien du IVème siècle. Il aurait tué un dragon
concernant le marais de Lerne : l' hydre de Lerne : le serpent d'eau à corps de chien possédait plusieurs têtes (leur nombre variant selon les auteurs) dont une immortelle. Ces têtes se régénéraient doublement lorsqu'elles étaient tranchées. De plus, l'haleine soufflée par les multiples gueules exhalait un poison radical, même durant le sommeil de l'animal. Le monstre ravageait le bétail et saccageait les récoltes...

mercredi 28 novembre 2007

Fontenelle, vie et oeuvres

avec un bon nombre de citations a mediter ...


http://www.proverbes-citations.com/fontenelle.htm

exercies imparfait passe simple

voila une premiere tournee si vous en voulez d autres je vous en donnerai

http://www.french.ch/exercice_16_1.html

mardi 27 novembre 2007

qu est ce qu un fait divers ...

et voila la definition qui vous a bein souvent fait defaut

Selon la définition du Petit Robert, les faits divers sont les "événements du jour (ayant trait aux accidents, délits, crimes) sans lien entre eux, faisant l'objet d'une rubrique dans les médias".

mercredi 21 novembre 2007

methode du commentaire compose, a vos fiches !

nous l avons deja vu ensemble mais la voila synthetisee de maniere pertinente

http://www.etudes-litteraires.com/bac-francais/technique-commentaire-compose.php

concernant le douloureux probleme du vocabulaire litteraire (faire des fiches et apprendre ce vocabualire en ayant repere a construction des verbes) surtout pour ceux qui ont des difficultes de mise en forme des idees

http://www.etudes-litteraires.com/vocabulaire-analyse-litteraire.php

et pour introduire l'exemple voici (mon prefere !)

http://www.univ-orleans.fr/lettres/cours/profs/pdf/LET203b/formules_commentaire.pdf

dimanche 18 novembre 2007

dans continuité de Ronsard ... ou quand un homme d un certain age tombe sous les charmes d une jeune femme

voilà une ouverture de conclusion à garder sous le coude ...


http://secoursdefrancais.free.fr/doc/lem05_stances_a_marquise.doc


et la savoureuse réponse imaginée bien plus tard (dernier paragraphe)

http://www.frmusique.ru/texts/b/brassens_georges/marquise.htm

vendredi 16 novembre 2007

les registres ...

suite a vos demandes et comme je vous l ai promis nous ferains en classe des exercices sur le registres ; comme trouver un registre n est pas toujours facile, lisez cette page pour vous entraîner il y a à la fois la définition et un exemple pour chaque registre

http://www.site-magister.com/regisd.htm


allez, bonne fin de semaine !

Ronsard

voici plusieurs poèmes de Ronsard ; j aimerais que vous les ayez lus pour le prochain cours car ils vous serviront de points de comparaison pour le commentaire prévu et puis ... ils sont tellement beaux

http://www.alalettre.com/Ronsard-poemes.htm

lundi 5 novembre 2007

stoicisme et epicurisme

de l academie de Versailles

le Stoicisme

En résumant à l'extrême, le sage stoïcien s'attache à pratiquer la vertu qui consiste, en conformité avec la raison, à rechercher non seulement ce qui est bon pour lui, action qui est commune à toutes les philosophies antiques, mais ce qui est bon sur le plan moral, comme le ferait la divinité. Distinguant les choses qui ne dépendent pas de nous, comme la fortune, la condition dans laquelle on naît, la santé, etc. et les choses qui dépendent de nous (la pratique du bien, l'accomplissement de ce que l'on appelle le devoir), il se montre indifférent à l'égard des premières - ce qui ne signifie pas pour autant qu'il ne vaille pas mieux être en bonne santé que malade, vivre dans l'aisance que dans la pauvreté - et n'accordent de valeur qu'aux secondes. Ainsi, on n'imagine pas que le sage puisse ne pas se montrer humain à l'égard d'autrui, ne pas témoigner de la bienfaisance à son prochain. Le maître traitera donc humainement son esclave, éventuellement il l'affranchira, son action ne visera pas nécessairement à abolir l'esclavage.


pour l epicurisme c est un peu long mais tres complet ... courage ! (et n oubliez pas d en faire une fiche)

http://www.memo.fr/article.asp?ID=PER_ANT_011

A LIRE AVANT LE BAC BLANC !!! mise au point sur les genres et les registres

voici les principaux genres

Autobiographique
Comique
Didactique
Dramatique
Épique
Épistolaire
Lyrique
Merveilleux et fantastique
Oratoire
Polémique
Romanesque
Tragique


et un site qui les explique tres clairement
http://www.site-magister.com/genres.htm


pour les registres :


http://fontste.free.fr/iclasse/docs/methodes/tableau-registres.pdf



et toujours sur Magister
http://www.site-magister.com/registres.htm


pour info

http://fontste.free.fr/iclasse/docs/methodes/mouvements-litteraires.pdf




pour les exercices le mieux est encore votre manuel de méthode ...

jeudi 25 octobre 2007

pour Kumar et ceux qui veulent d autres exercices de figures de style

http://fis.ucalgary.ca/fr/339/HotPot/figures2.htm

allez, bonnes vacances ¡¡¡

et un petit exercice interactif sur les homophones ¡

http://www.ccdmd.qc.ca/fr/exercices_interactifs/?id=1045&action=animer

(j aime bien l animation)

parce que l orientalisme c est aussi de tres jolis tableaux ...

reposez vos yeux avec ce site


http://orientaliste.free.fr/expovirt/index.html

comme promis...

allez courage voila les precisions sur Hume

(extrait de l article de wikipedia)

Hume argumente que la conduite immorale n'est pas telle en s'opposant à la raison. Il soutient que les croyances morales sont intrinsèquement motivées, puisque croire que tuer est un crime, c'est de ce fait être motivé par un principe moral interne à ne pas tuer et à blâmer ce crime. Il remarque alors que la raison seule ne peut rien motiver, elle découvre seulement des vérités de fait et de logique, et cela ne dépend que de nos désirs et préférences de savoir si ces vérités pourront nous inciter à l'action. La raison seule ne produit donc pas de croyance morale. Pour Hume, la morale repose ultimement sur le sentiment, la raison ne faisant que préparer la voie à nos jugements sensibles par l'analyse des problèmes moraux. Ces arguments contre les fondements rationnels de la morale sont devenus des arguments anti-réalistes : pour un fait moral, être un fait réel existant dans le monde et être une source intrinsèque de motivation sont deux choses entièrement différentes. Il n'y a donc aucune raison de croire en la réalité des faits moraux



et pour Rousseau
(source http://www.chez.com/philosophie/cours/rousseau/rousseau.htm)

L'état de nature selon Rousseau
Aux yeux de Rousseau, l'état de nature est comme un état de dispersion. L'homme est seul, il se passe entièrement du secours de ses semblables, l'homme n'est donc pas social par nature, il n'est pas naturellement porté à s'unir avec ses semblables, en tout cas, pas durablement.Mais si l'homme primitif est asocial, il n'est pas pour autant antisocial. Bref, l'homme primitif est tout simplement indépendant, les hommes n'ont presque pas de relations entre eux, l'inégalité entre les hommes est presque nulle.

mercredi 17 octobre 2007

pour Montesquieu

article pertinent (et bref!) sur les lettres persanes

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lettres_persanes

et pour Montesquieu, un détour par le site de l academie francaise s impose


http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=178

quelques photos...

... de Troglodytes sur la page wikipedia

http://fr.wikipedia.org/wiki/Troglodyte

dimanche 14 octobre 2007

pour Samuel et les autres ...

Merveilleux: Le merveilleux implique un monde qui s'oppose au monde réel sans en détruire la cohérence, car le lecteur ne s'interroge jamais sur l'existence des événements surnaturels, sachant bien qu'il ne doit pas les prendre au sérieux. Contrairement au fantastique, le merveilleux ne provoque ni choc ni inquiétude.
Exemple: Le monde des contes de fées.


(source : web)

l orientalisme

voici un lien pour un site avec de nombreuses illustrations, a regarder pour eclaircir les propos tenus en classe

http://fr.wikipedia.org/wiki/Orientalisme

lundi 8 octobre 2007

pour ceux qui veulent s entrainer ...

voici une nouvelle serie de 12 exercices en qcm !

bon courage

http://users.skynet.be/courstoujours/Figures/Sommaire.htm

jeudi 4 octobre 2007

precisions pour Pythagore

d apres Serge Mehl

Selon certains auteurs ( ci-après), Pythagore, ou plus certainement ses disciples de l'école de Crotone, auraient affirmé la sphéricité de la Terre tournant autour du Soleil. Cette théorie héliocentrique (le Soleil est au centre de notre système planétaire) fut invalidée par Eudoxe et Aristote et bien que défendue par le grand astronome Aristarque un siècle et demi plus tard, le non moins célèbre Ptolémée prôna le géocentrisme (la Terre est au centre de l'Univers, le Soleil tourne autour) et plongea le monde dans l'erreur pendant 2000 ans jusqu'à l'entrée en scène de Galilée et de Copernic.

Nouveau Larousse illustré en 7 volumes (1906, sous la dir. de Paul Augé), vol. 1, au titre Astronomie : "Pythagore enseignait les deux mouvements de la Terre sur elle-même et autour du Soleil; il avait des vues élevées sur les systèmes planétaires mais elles manquaient de preuve, et leur vérité fut complètement méconnue."

Dictionnaire Hachette encyclopédique (1997) : "il entrevit le mouvement de la Terre sur elle-même et enseigna qu'elle était sphérique".

Astronomie moderne de R. Tocquet, préface de Louis Leprince-Ringuet (1965) : "(...) il est difficile de préciser parmi les doctrines pythagoriciennes, celles qui appartiennent en propre au Maître? Quoi qu'il en soit, les Pythagoriciens enseignaient que la Terre et le Soleil sont sphériques, que le Soleil décrit sur la sphère céleste un grand cercle, l'écliptique, dont le plan est incliné sur celui de l'équateur et il y a tout lieu de penser qu'ils enseignaient également que les planètes et les comètes tournent autour du Soleil."

Pythagore et les Pythagoriciens (que sais-je n° 2732) de J.-F.- Mattei (1993) : "Pythagore enseignait la sphéricité de la Terre et du Monde non pour des raisons empiriques (comme les contours de l'ombre durant les éclipses) mais pour des raisons théoriques d'ordre harmonique, le plus beau des solides étant la sphère." : Pythagore parlait de la musique des sphères (les astres) que nous n'entendions pas car notre oreille, trop habituée, ne parvenait pas à les discerner...

mise au point historique sur l heliocentrisme

source : wikipedia


L'héliocentrisme est une conception du monde et de l'Univers qui place le Soleil en son centre. Malgré quelques précurseurs, comme Aristarque de Samos, on attribue en général le principe de l'héliocentrisme à Copernic. Ses résultats furent complétés par Kepler et Galilée. L'idée que le Soleil ne soit que le centre du système solaire et que l'Univers n'en ait pas, apparaît dans les écrits du moine Giordano Bruno.
À partir du XVIIe siècle, cette conception scientifique devint progressivement la représentation du monde communément adoptée en occident : en 1687, Isaac Newton découvrit la formulation mathématique qui décrit les forces de gravitation, ce qui permit d'expliquer les trajectoires elliptiques des planètes autour du Soleil. Au début du XVIIIe siècle, les observations confirmèrent définitivement la théorie de la gravitation, ce qui permit de donner une explication plus satisfaisante aux phénomènes astronomiques alors observés.
La théorie de l'héliocentrisme s'est opposée à la théorie du géocentrisme, lors de la controverse ptoléméo-copernicienne, entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIIe siècle : l'héliocentrisme fut l'objet d'interdits religieux, en 1616. Galilée fut condamné en 1633 pour son livre le dialogue sur les deux grands systèmes du monde (sa peine fut commuée en assignation à résidence par Urbain VIII). Les interdits furent levés en 1741 et 1757 par Benoît XIV.

mercredi 3 octobre 2007

definition du burlesque pour Cyrano

une bonne adresse avec un contenu bref et precis


http://fr.wikipedia.org/wiki/Burlesque

mardi 2 octobre 2007

pour Laura

La synecdoque
est une figure de rhétorique qui consiste à prendre le plus pour le moins, la matière pour l’objet, l’espèce pour le genre, la partie pour le tout, le singulier pour le pluriel, ou inversement.
Exemple : les mortels pour les hommes, le fer pour l’épée.

La métonymie
est une substitution fondée sur un rapprochement d’ordre logique. On désigne ainsi l’abstrait par le concret, l’effet par la cause, le contenu par la contenant, la partie pour le tout.
Exemple : un Harpagon pour un avare, un tartufe pour un imposteur. Refroidi pour tué. Boire un verre. Le maillot jaune du Tour de France

en attendant les copies ...

Amphigouri et Oxymoron
par Gilles Schlesser



Elles portent des noms aussi délicieux que barbares : anacoluthe, épiphore, hyperbate, épanadiplose, oxymoron, synchise, tmèse, zeugma…
Comme Monsieur Jourdain, nous les employons sans connaître leur nom ; elles fleurissent dans les spots TV, sur les affiches, dans la presse.
En général, les figures de rhétorique sont définies comme un écart de langage destiné à susciter la surprise, l'émotion, le sourire. C'est l'unique but de ce petit exercice, sans aucune prétention linguistique.

Acronyme
Groupe d'initiales abréviatives lexicalisées :
Sur téèfin, Pépédéa titra sur les achélèmes
Acrostiche
Exercice consistant à créer des phrases dont les premières lettres forment un mot.

A ma connaissance
Ce procédé n'est pas utilisé dans la pub
Rare, long, compliqué
On l'imagine mal en signature
Sous un logotype
Tout de même
Il serait temps de réhabiliter
Cette figure
Hautement
Estimable

Adynaton
Prenez une hyperbole moyenne et juchez la sur un tabouret. Radieuse, votre hyperbole devient immédiatement un adynaton, c'est-à-dire une exagération extrême :
Avec un nez pareil, il peut fumer sous la douche…

Allitération
L'allitération est une répétition de sons identiques dans une suite de mots :
Je vais vous faire un aveu. J'adore les vœux. J'en reçois en veux-tu en voilà, ça fait même des envieux. C'est beau, les vœux. Sauf ceux de mon neveu, il me met toujours tous mes vœux, vieux !

Amphibologie
Très louche, l'amphibologie. S'il existe une ambiguïté due au désordre des mots ou si un texte se laisse décoder avec plus d'un sens, pas de doute, vous la tenez :
Seulement les rédacteurs ou tous les rédacteurs sont-ils des écrivains refoulés ?

Amphigouri
L'amphigouri est généralement assez mal vu dans les agences de publicité. Il s'agit en effet d'un texte absurde ou galimatias :
Huiléa. L'huile qui n'a pas peur de rester dans sa bouteille.

Cependant, certains grands rédacteurs n'ont pas peur de s'y frotter avec succès, en particulier auprès des jeunes :
C'est frais mais c'est pas grave.

Anacoluthe
Ce vocable (usuel chez le capitaine Haddock) désigne une rupture dans la construction d'une phrase. La phrase commencée s'arrête en chemin pour faire place à une autre, sans souci d'une suite rigoureuse de la pensée ou d'une suite grammaticale dans la phrase :
Les vœux, les vœux, ça devient n'importe quoi, je me demande si Gilles n'a pas perdu son écharpe jaune…

Pour les fanatiques de l'anacoluthe, signalons l'anantapodoton, variété dans laquelle un des termes d'une expression alternative manque.

lundi 1 octobre 2007

Cyrano bis

voici un site fort bien concu sur notre homme :

http://www.levraicyrano.com/

Cyrano

attention a ne pas confondre notre Cyrano et celui presente par Edmond Rostand dans sa celebre piece de theatre : mème si l original a inspire celui du dramaturge, de graves differences sont a observer
je ne resiste pas a l envie de vous faire partager la plus celebre page de la piece de Rostand, un monument de la litterature francaise

Vous, vous avez un nez ... heu ... un nez très grand.
CYRANO (gravement):Très.
LE VICOMTE (riant):Ha!
CYRANO (imperturbable):C'est tout?
LE VICOMTEMais ...
CYRANO Ah! non! c'est un peu court, jeune homme!
On pouvait dire: 'Oh! Dieu!' et bien des choses en somme,
En variant le ton, - par exemple, tenez
Agressif: "Moi, monsieur, si j'avais un tel nez,
Il faudrait sur-le-champs que je me l'amputasse!"
Amical: "Mais il doit tremper dans votre tasse
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap!"
Descriptif: "C'est un roc! c'est un pic! c'est un cap!
Que dis-je, c'est un cap? C'est une péninsule!"
Curieux: "De quoi sert cette oblongue capsule?
D'écritoire, monsieur, ou de boîtes à ciseaux?"
Gracieux: "Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes?"
Truculent: "Ça, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée?"
Prévenant: "Gardez-vous, votre tête entraînée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol!"
Tendre: "Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane!"
Pédant: "L'animal seul, monsieur, qu'Aristophane
Appelle Hippocampelephantocamélos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os!"
Cavalier: "Quoi, l'ami, ce croc est à la mode?
Pour pendre son chapeau, c'est vraiment très commode!"
Emphatique: "Aucun vent ne peut, nez magistral,
T'enrhumer tout entier, excepté le mistral!"
Dramatique: "C'est la Mer Rouge quand il saigne!"
Admiratif: "Pour un parfumeur, quelle enseigne!"
Lyrique: "Est-ce une conque, êtes-vous un triton?"
Naïf: "Ce monument, quand le visite-t-on?"
Respectueux: "Souffrez, monsieur, qu'on vous salue,
C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue!"
Campagnard: "Hé, ardé! C'est-y un nez? Nanain!
C'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain!"
Militaire: "Pointez contre cavalerie!"
Pratique: "Voulez-vous le mettre en loterie?
Assurément, monsieur, ce sera le gros lot!"
Enfin parodiant Pyrame en un sanglot "
Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l'harmonie! Il en rougit, le traître!"
-Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit
Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n'avez que les trois qui forment le mot: sot!
Eussiez-vous eu, d'ailleurs, l'invention qu'il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n'en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d'une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu'un autre me les serve

jeudi 27 septembre 2007

pour les mordus ...

voici un autre site d' exercices sur les figures de style pour la route

http://www.college4vents.net/pedago/docshotpot/tropes.htm

mercredi 26 septembre 2007

Menenius

encore une info,

voici la fable d'Esope qui précède l'apologue de Ménénius


L'ESTOMAC ET LES PIEDS.
L'estomac et les pieds disputaient de leur force. A tout propos les pieds alléguaient qu'ils étaient tellement supérieurs en force qu'ils portaient même l'estomac. A quoi celui-ci répondit: «Mais, mes amis, si je ne vous fournissais pas de nourriture, vous-mêmes ne pourriez pas me porter.» Il en va ainsi dans les armées : le nombre, le plus souvent, n'est rien, si les chefs n'excellent pas dans le conseil

puis l'historien latin Tite- Live relate la prestation du patricien :

Le sénat décida d'envoyer Menenius Agrippa haranguer la plèbe: c'était un homme qui savait parler et il avait les faveurs de la plèbe dont il était issu. Autorisé à entrer dans le camp, il se borna, dit-on, à raconter l'histoire suivante, dans le style heurté de ces temps éloignés. Autrefois le corps humain n'était pas encore solidaire comme aujourd'hui, mais chaque organe était autonome et avait son propre langage ; il y eut un jour une révolte générale : ils étaient tous furieux de travailler et de prendre de la peine pour l'estomac, tandis que l'estomac, bien tranquille au milieu du corps, n'avait qu'à profiter des plaisirs qu'ils lui procuraient. Ils se mirent donc d'accord : la main ne porterait plus la nourriture à la bouche, la bouche refuserait de prendre ce qu'on lui donnerait, les dents de le mâcher . Le but de cette révolte était de mater l'estomac en l'affamant, mais les membres et le corps tout entier furent réduits dans le même temps à une faiblesse extrême. Ils virent alors que l'estomac lui aussi jouait un rôle aussi, qu'il les entretenait comme eux-mêmes l'entretenaient, en renvoyant dans tout l'organisme cette substance produite par la digestion, qui donne vie et vigueur, le sang, qui coule dans nos veines. Par cet apologue, en montrant comment l'émeute des parties du corps ressemblait à la révolte de la plèbe contre les patriciens, il les ramena à la raison.


source pour ceux qui veulent aller un peu plus loin : http://www.ac-strasbourg.fr/sections/enseignements/secondaire/pedagogie/les_disciplines/lettres/langues_anciennes/langues_anciennes_au/l_apologue_des_membr/downloadFile/file/APOLOGUE.doc?nocache=1166036761.02

pour la Fontaine

Bonsoir,

pour le texte de La Fontaine voici quelques questions de Pascal Michelucci qui vont, je l'espère, vous aider dans la préparation de vos parties.


1. L'hommage au roi du début est-il vraiment sincère ? Quelle pourrait être sa fonction (à part l'hommage) ? Quelle importance faut-il accorder à « devais » ?
2. La Fontaine défend-il le principe de la royauté ou le roi lui-même ? N'est-ce pas une manière de rappeler sa fonction au roi ? Cette anecdote soutient-elle vraiment la supériorité du pouvoir royal ?
3. Les remarques des membres dans l'anecdote centrale sont-elles justes ?
4. La dernière strophe ne renverse-t-elle pas un peu l'ordre naturel des choses (impôts) ?

*

pour reviser les figures de style

voici un site sur lequel vous trouverez 100 exercices, avant le controle de la semaine prochaine il serait bon d y jeter un oeil ...

http://www.cmontmorency.qc.ca/~cpilote/id257_m.htm


courage ¡¡¡

infos Jean de la Fontaine

une page web indispensable pour bien comprendre l oeuvre de notre fabuliste ; a lire d urgence ainsi que la fable qui suit

http://www.clg-doisneau-gonesse.ac-versailles.fr/spip.php?article215

lundi 24 septembre 2007

Bonsoir,

voici comme promis des poesies reunies ; j'ai eu des problemes avec les dernieres : les alineas ne sont pas passés il vous faudra les reperer grace aux majuscules ou chercher la version "normale" sur le web.

bonne lecture


Le dormeur du val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,

Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :

Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Auteur:Arthur RIMBAUD

L'albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Auteur:Charles BAUDELAIRE

A M. Victor Hugo
Le livre mignard de tes vers, dans cent ans comme
aujourd'hui, sera le bien choyé des châtelaines, des
damoiseaux et des ménestrels, florilège de chevalerie,
Décaméron d'amour qui charmera les nobles oisivetés
des manoirs.

Mais le petit livre que je te dédie, aura subi le sort
de tout ce qui meurt, après avoir, une matinée peut-
être, amusé la cour et la ville qui s'amusent de peu de
chose.

Alors, qu'un bibliophile s'avise d'exhumer cette oeuvre
moisie et vermoulue, il y lira à la première page ton nom
illustre qui n'aura point sauvé le mien de l'oubli.

Sa curiosité délivrera le frêle essaim de mes esprits
qu'auront emprisonnés si longtemps des fermaux de
vermeil dans une geôle de parchemin.

Et ce sera pour lui une trouvaille non moins précieuse
que l'est pour nous celle de quelque légende en lettres
gothiques, écussonnée d'une licorne ou de deux cigognes.

Auteur:Aloysius BERTRAND

Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre

Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre
Anime la fin d'un beau jour,
Au pied de l'échafaud j'essaye encor ma lyre.
Peut-être est-ce bientôt mon tour ;
Peut-être avant que l'heure en cercle promenée
Ait posé sur l'émail brillant,
Dans les soixante pas où sa route est bornée,
Son pied sonore et vigilant,
Le sommeil du tombeau pressera ma paupière !
Avant que de ses deux moitiés
Ce vers que je commence ait atteint la dernière,
Peut-être en ces murs effrayés
Le messager de mort, noir recruteur des ombres,
Escorté d'infâmes soldats,
Remplira de mon nom ces longs corridors sombres

Quand au mouton bêlant la sombre boucherie
Ouvre ses cavernes de mort,
Pâtre, chiens et moutons, toute la bergerie
Ne s'informe plus de son sort.
Les enfants qui suivaient ses ébats dans la plaine,
Les vierges aux belles couleurs
Qui le baisaient en foule, et sur sa blanche laine
Entrelaçaient rubans et fleurs,
Sans plus penser à lui, le mangent s'il est tendre.
Dans cet abîme enseveli,
J'ai le même destin. Je m'y devais attendre.
Accoutumons-nous à l'oubli.
Oubliés comme moi dans cet affreux repaire,
Mille autres moutons, comme moi
Pendus aux crocs sanglants du charnier populaire,
Seront servis au peuple-roi.
Que pouvaient mes amis ? Oui, de leur main chérie
Un mot, à travers les barreaux,
Eût versé quelque baume en mon âme flétrie ;
De l'or peut-être à mes bourreaux...
Mais tout est précipice. Ils ont eu droit de vivre.
Vivez, amis ; vivez contents.
En dépit de Bavus, soyez lents à me suivre ;
Peut-être en de plus heureux temps
J'ai moi-même, à l'aspect des pleurs de l'infortune,
Détourné mes regards distraits ;
A mon tour aujourd'hui mon malheur importune.
Vivez, amis ; vivez en paix.

Que promet l'avenir ? Quelle franchise auguste,
De mâle constance et d'honneur
Quels exemples sacrés, doux à l'âme du juste,
Pour lui quelle ombre de bonheur,
Quelle Thémis terrible aux têtes criminelles,
Quels pleurs d'une noble pitié,
Des antiques bienfaits quels souvenirs fidèles,
Quels beaux échanges d'amitié
Font digne de regrets l'habitacle des hommes ?
La Peur blême et louche est leur dieu.
Le désespoir !... le fer. Ah ! lâches que nous sommes,
Tous, oui, tous. Adieu, terre, adieu.
Vienne, vienne la mort ! Que la mort me délivre !
Ainsi donc mon coeur abattu
Cède au poids de ses maux ? Non, non, puissé-je vivre !
Ma vie importe à la vertu ;
Car l'honnête homme enfin, victime de l'outrage,
Dans les cachots, près du cercueil,
Relève plus altiers son front et son langage,
Brillants d'un généreux orgueil.
S'il est écrit aux cieux que jamais une épée
N'étincellera dans mes mains,
Dans l'encre et l'amertume une autre arme trempée
Peut encor servir les humains.
Justice, vérité, si ma bouche sincère,
Si mes pensers les plus secrets
Ne froncèrent jamais votre sourcil sévère,
Et si les infâmes progrès,
Si la risée atroce ou (plus atroce injure !)
L'encens de hideux scélérats
Ont pénétré vos coeurs d'une longue blessure,
Sauvez-moi ; conservez un bras
Qui lance votre foudre, un amant qui vous venge.
Mourir sans vider mon carquois !
Sans percer, sans fouler, sans pétrir dans leur fange
Ces bourreaux barbouilleurs de lois,
Ces tyrans effrontés de la France asservie,
Égorgée !... Ô mon cher trésor,
Ô ma plume ! Fiel, bile, horreur, dieux de ma vie !
Par vous seuls je respire encor

Quoi ! nul ne restera pour attendrir l'histoire
Sur tant de justes massacrés ;
Pour consoler leurs fils, leurs veuves, leur mémoire ;
Pour que des brigands abhorrés
Frémissent aux portraits noirs de leur ressemblance ;
Pour descendre jusqu'aux enfers
Chercher le triple fouet, le fouet de la vengeance,
Déjà levé sur ces pervers ;
Pour cracher sur leurs noms, pour chanter leur supplice !
Allons, étouffe tes clameurs ;
Souffre, ô coeur gros de haine, affamé de justice.
Toi, Vertu, pleure si je meurs.

Auteur:André CHÉNIER


A la Marquise

Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux,
Souvenez-vous qu'à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux.

Le temps aux plus belles choses
Se plaît à faire un affront,
Et saura faner vos roses
Comme il a ridé mon front.

Le même cours des planètes
Règle nos jours et nos nuits
On m'a vu ce que vous êtes;
Vous serez ce que je suis.

Cependant j'ai quelques charmes
Qui sont assez éclatants
Pour n'avoir pas trop d'alarmes
De ces ravages du temps.

Vous en avez qu'on adore;
Mais ceux que vous méprisez
Pourraient bien durer encore
Quand ceux-là seront usés.

Ils pourront sauver la gloire
Des yeux qui me semblent doux,
Et dans mille ans faire croire
Ce qu'il me plaira de vous.

Chez cette race nouvelle,
Où j'aurai quelque crédit,
Vous ne passerez pour belle
Qu'autant que je l'aurai dit.

Pensez-y, belle marquise.
Quoiqu'un grison fasse effroi,
Il vaut bien qu'on le courtise
Quand il est fait comme moi.

Auteur:Pierre CORNEILLE

Allez en paix


Allez en paix, mon cher tourment,
Vous m'avez assez alarmée,
Assez émue, assez charmée...
Allez au loin, mon cher tourment,
Hélas ! mon invisible aimant !

Votre nom seul suffira bien
Pour me retenir asservie ;
Il est alentour de ma vie
Roulé comme un ardent lien :
Ce nom vous remplacera bien.

Ah ! je crois que sans le savoir
J'ai fait un malheur sur la terre ;
Et vous, mon juge involontaire,
Vous êtes donc venu me voir
Pour me punir, sans le savoir ?

D'abord ce fut musique et feu,
Rires d'enfants, danses rêvées ;
Puis les larmes sont arrivées
Avec les peurs, les nuits de feu...
Adieu danses, musique et jeu !

Sauvez-vous par le beau chemin
Où plane l'hirondelle heureuse :
C'est la poésie amoureuse :
Pour ne pas la perdre en chemin
De mon coeur ôtez votre main.

Dans votre prière tout bas,
Le soir, laissez entrer mes larmes ;
Contre vous elles n'ont point d'armes.
Dans vos discours n'en parlez pas !
Devant Dieu pensez-y tout bas.

Auteur:Marceline DESBORDES-VALMORE

Ce n'est pas sans propos qu'en vous le ciel a mis


Ce n'est pas sans propos qu'en vous le ciel a mis
Tant de beautés d'esprit et de beautés de face,
Tant de royal honneur et de royale grâce,
Et que plus que cela vous est encor promis.

Ce n'est pas sans propos que les destins amis,
Pour rabaisser l'orgueil de l'espagnole audace,
Soit par droit d'alliance ou soit par droit de race,
Vous ont par leurs arrêts trois grands peuples soumis.

Ils veulent que par vous la France et l'Angleterre
Changent en longue paix l'héréditaire guerre
Qui a de père en fils si longuement duré :

Ils veulent que par vous la belle vierge Astrée
En ce siècle de fer refasse encore entrée,
Et qu'on revoie encor le beau siècle doré.

Auteur:Joachim DU BELLAY

Le vacher et le garde-chasse


Colin gardait un jour les vaches de son père ;
Colin n'avait pas de bergère,
Et s'ennuyait tout seul.
Le garde sort du bois :
Depuis l'aube, dit-il, je cours dans cette plaine
Après un vieux chevreuil que j'ai manqué deux fois
Et qui m'a mis tout hors d'haleine.
Il vient de passer par là-bas,
Lui répondit Colin : mais, si vous êtes las,
Reposez-vous, gardez mes vaches à ma place,
Et j'irai faire votre chasse ;
Je réponds du chevreuil.
- Ma foi, je le veux bien.
Tiens, voilà mon fusil, prends avec toi mon chien,
Va le tuer. Colin s'apprête,
S'arme, appelle Sultan. Sultan, quoiqu'à regret,
Court avec lui vers la forêt.
Le chien bat les buissons ; il va, vient, sent, arrête,
Et voilà le chevreuil... Colin impatient
Tire aussitôt, manque la bête,
Et blesse le pauvre Sultan.
A la suite du chien qui crie,Colin revient à la prairie.
Il trouve le garde ronflant ;
De vaches, point ; elles étaient volées.
Le malheureux Colin, s'arrachant les cheveux,
Parcourt en gémissant les monts et les vallées ;
Il ne voit rien. Le soir, sans vaches, tout honteux,
Colin retourne chez son père,
Et lui conte en tremblant l'affaire.
Celui-ci, saisissant un bâton de cormier,
Corrige son cher fils de ses folles idées,
Puis lui dit : chacun son métier,
Les vaches seront bien gardées.

Auteur:Jean-Pierre Claris de FLORIAN



Antoine et Cléopâtre

Tous deux ils regardaient, de la haute terrasse,
L'Égypte s'endormir sous un ciel étouffant
Et le Fleuve, à travers le Delta noir qu'il fend,
Vers Bubaste ou Saïs rouler son onde grasse.

Et le Romain sentait sous la lourde cuirasse,
Soldat captif berçant le sommeil d'un enfant,
Ployer et défaillir sur son coeur triomphant
Le corps voluptueux que son étreinte embrasse.

Tournant sa tête pâle entre ses cheveux bruns
Vers celui qu'enivraient d'invincibles parfums,
Elle tendit sa bouche et ses prunelles claires ;

Et sur elle courbé, l'ardent Imperator
Vit dans ses larges yeux étoilés de points d'or
Toute une mer immense où fuyaient des galères.

Auteur:José-Maria de HEREDIA


Je ne suis qu'un viveur lunaire...


Je ne suis qu'un viveur lunaire
Qui fait des ronds dans les bassins,
Et cela, sans autre dessein
Que devenir un légendaire.

Retroussant d'un air de défi
Mes manches de mandarin pâle,
J'arrondis ma bouche et - j'exhale
Des conseils doux de Crucifix.

Ah ! oui, devenir légendaire,
Au seuil des siècles charlatans !
Mais où sont les Lunes d'antan ?
Et que Dieu n'est-il à refaire ?


(Locutions des Pierrots, XVI)Auteur:Jules LAFORGUE

Le lac

Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !"

Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux.

" Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l'aurore
Va dissiper la nuit."

Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons

"Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !

Auteur:Alphonse de LAMARTINE

C'est fait, belle Caliste, ...

C'est fait, belle Caliste, il n'y faut plus penser :
Il se faut affranchir des lois de votre empire ;
Leur rigueur me dégoûte, et fait que je soupire
Que ce qui s'est passé n'est à recommencer.

Plus en vous adorant je me pense avancer,
Plus votre cruauté, qui toujours devient pire,
Me défend d'arriver au bonheur où j'aspire,
Comme si vous servir était vous offenser :

Adieu donc, ô beauté, des beautés la merveille
Il faut qu'à l'avenir la raison me conseille,
Et dispose mon âme à se laisser guérir.

Vous m'étiez un trésor aussi cher que la vie :
Mais puisque votre amour ne se peut acquérir,
Comme j'en perds l'espoir, j'en veux perdre l'envie.

Auteur:François de MALHERBE


Brise marine
La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivresD'être parmi l'écume inconnue et les cieux !Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeuxNe retiendra ce coeur qui dans la mer se trempeÔ nuits ! ni la clarté déserte de ma lampeSur le vide papier que la blancheur défendEt ni la jeune femme allaitant son enfant.Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,Lève l'ancre pour une exotique nature !Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufragesPerdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots ...Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !Auteur:Stéphane MALLARME


Épitaphe de Jehan Serre, excellent joueur de farces
Ci-dessous gît et loge en serre, Ce très gentil fallot Jean Serre, Qui tout plaisir allait suivant ; Et grand joueur de son vivant, Non pas joueur de dés, ni quilles, Mais de belles farces gentilles, Auquel jeu jamais ne perdit, Mais y gagna bruit et crédit, Amour et populaire estime, Plus que d'écus, comme j'estime. Il fut en son jeu si adestre Qu'à le voir on le pensait être Ivrogne quand il se y prenait, Ou badin, s'il l'entreprenait ; Et n'eût su faire en sa puissance Le sage ; car à sa naissance Nature ne lui fit la trogne Que d'un badin ou d'un ivrogne. Toutefois je crois fermement Qu'il ne fit onc si vivement Le badin qui se rit ou mord Comme il fait maintenant le mort. Sa science n'était point vile, Mais bonne ; car en cette ville Des tristes tristeur détournait Et l'homme aise en aise tenait. Or bref, quand il entrait en salle, Avec une chemise sale, Le front, la joue et la narine Toute couverte de farine, Et coiffé d'un béguin d'enfant Et d'un haut bonnet triomphant Garni de plumes de chapons, Avec tout cela je réponds Qu'en voyant sa grâce niaise, On n'était pas moins gai ni aiseQu'on est aux Champs Elysiens.Ô vous, humains Parisiens !De le pleurer, pour récompense, Impossible est ; car, quand on pense A ce qu'il soulait* faire et dire, On ne peut se tenir de rire. Que dis-je, on ne le pleure point ? Si fait-on ; et voici le point :On en rit si fort, en maints lieux, Que les larmes viennent aux yeux ; Ainsi en riant on le pleure, Et en pleurant on rit à l'heure. Or pleurez, riez votre soûl, Tout cela ne lui sert d'un sou ; Vous feriez beaucoup mieux en somme De prier Dieu pour le pauvre homme.Auteur:Clément MAROT

A George Sand (I)
Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées, Bel ange aux yeux d'azur, aux paupières voilées, Amour, mon bien suprême, et que j'avais perdu !J'ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire, Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire, Au chevet de mon lit, te voilà revenu.Eh bien, deux mots de toi m'ont fait le roi du monde, Mets la main sur mon coeur, sa blessure est profonde ; Élargis-la, bel ange, et qu'il en soit brisé !Jamais amant aimé, mourant sur sa maîtresse, N'a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse, Nul sur un plus beau front ne t'a jamais baisé !Auteur:Alfred de MUSSET

Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière,Accrochant follement aux herbes des haillonsD'argent ; où le soleil, de la montagne fière,Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant commeSourirait un enfant malade, il fait un somme :Nature, berce-le chaudement : il a froid.Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.Auteur:Arthur RIMBAUD

L'Épitaphe de Villon ou " Ballade des pendus "
Frères humains, qui après nous vivez,N'ayez les coeurs contre nous endurcis,Car, si pitié de nous pauvres avez,Dieu en aura plus tôt de vous mercis.Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :Quant à la chair, que trop avons nourrie,Elle est piéça dévorée et pourrie,Et nous, les os, devenons cendre et poudre. De notre mal personne ne s'en rie ;Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !Se frères vous clamons, pas n'en devezAvoir dédain, quoique fûmes occisPar justice. Toutefois, vous savezQue tous hommes n'ont pas bon sens rassis.Excusez-nous, puisque sommes transis,Envers le fils de la Vierge Marie,Que sa grâce ne soit pour nous tarie,Nous préservant de l'infernale foudre.Nous sommes morts, âme ne nous harie,Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !La pluie nous a débués et lavés,Et le soleil desséchés et noircis.Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,Et arraché la barbe et les sourcils.Jamais nul temps nous ne sommes assisPuis çà, puis là, comme le vent varie,A son plaisir sans cesser nous charrie,Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre. Ne soyez donc de notre confrérie ;Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :A lui n'ayons que faire ne que soudre.Hommes, ici n'a point de moquerie ;Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !Auteur:François VILLON

Il n'y a pas d'amour heureux
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa forceNi sa faiblesse ni son coeur Et quand il croitOuvrir ses bras son ombre est celle d'une croixEt quand il croit serrer son bonheur il le broieSa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armesQu'on avait habillés pour un autre destinA quoi peut leur servir de se lever matinEux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertainsDites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirureJe te porte dans moi comme un oiseau blesséEt ceux-là sans savoir nous regardent passerRépétant après moi les mots que j'ai tressésEt qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tardQue pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unissonCe qu'il faut de malheur pour la moindre chansonCe qu'il faut de regrets pour payer un frissonCe qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleurIl n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtriIl n'y a pas d'amour dont on ne soit flétriEt pas plus que de toi l'amour de la patrieIl n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs Il n'y a pas d'amour heureux Mais c'est notre amour à tous les deux
Louis Aragon (La Diane Francaise, Seghers 1946)

Barbara
Rappelle-toi BarbaraIl pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-làEt tu marchais sourianteÉpanouie ravie ruisselanteSous la pluieRappelle-toi BarbaraIl pleuvait sans cesse sur BrestEt je t'ai croisée rue de SiamTu souriaisEt moi je souriais de mêmeRappelle-toi BarbaraToi que je ne connaissais pasToi qui ne me connaissais pasRappelle-toiRappelle-toi quand même ce jour-làN'oublie pasUn homme sous un porche s'abritaitEt il a crié ton nomBarbaraEt tu as couru vers lui sous la pluieRuisselante ravie épanouieEt tu t'es jetée dans ses brasRappelle-toi cela BarbaraEt ne m'en veux pas si je te tutoieJe dis tu a tous ceux que j'aimeMême si je ne les ai vus qu'une seule foisJe dis tu a tous ceux qui s'aimentMême si je ne les connais pasRappelle-toi BarbaraN'oublie pasCette pluie sage et heureuseSur ton visage heureuxSur cette ville heureuseCette pluie sur la merSur l'arsenalSur le bateau d'OuessantOh BarbaraQuelle connerie la guerreQu'es-tu devenue maintenantSous cette pluie de ferDe feu d'acier de sangEt celui qui te serrait dans ses brasAmoureusementEst-il mort disparu ou bien encore vivantOh BarbaraIl pleut sans cesse sur BrestComme il pleuvait avantMais ce n'est plus pareil et tout est abîméC'est une pluie de deuil terrible et désoléeCe n'est même plus l'orageDe fer d'acier de sangTout simplement des nuagesQui crèvent comme des chiensDes chiens qui disparaissentAu fil de l'eau sur BrestEt vont pourrir au loinAu loin très loin de BrestDont il ne reste rien.
Jacques Prévert

vendredi 21 septembre 2007

accueil

bienvenue sur ce nouveau blog !
bonnes lectures ...